jeudi 13 juin 2019

BIENHEUREUX DÉSIR




Ne le dites à personne, sinon au sage,
Car la foule est prompte à railler :
Je veux louer le Vivant
Qui aspire à la mort dans la flamme.

Dans la fraîcheur des nuits d’amour
Où tu reçus la vie, où tu la donnas,
Tе saisit un sentiment étrange
Quand luit le flambeau silencieux.

Tu ne restes plus enfermé
Dans l’ombre ténébreuse
Et un désir nouveau t’entraîne
Vers un plus haut hyménée.


Nulle distance ne te rebute,
Tu accours en volant, fasciné,
Et enfin, amant de la lumière,
Tе voilà, ô papillon, consumé.

Et tant que tu n’as pas compris
Ce : Meurs et deviens !
Tu n’es qu’un hôte obscur
Sur la terre ténébreuse.

Le divan de Johann Wolfgang von Goethe

Tout pauvre …




Tout pauvre à qui tu donnes toi-même,
Tu l’aimeras comme toi-même.
Donne joyeusement ton obole,
N’amasse pas de trésor à léguer ;
Hâte-toi joyeusement de préférer
La présence à la mémoire.

Le divan de Johann Wolfgang von Goethe