mercredi 16 août 2017

Un petit jardin tout ébouriffé par le vent du printemps..




 Rafraîchi par la pluie, le jardinet semble revivre, ivre de ses fleurettes et herbes folles. Oiseaux de toutes sortes, colombes, moineaux, pigeons, corneilles, mésanges, rouge-gorges, étourneaux, se disputent la place sans heurt, l'un cédant la place naturellement à l'autre.  Je me trouve derrière la grille du jardin, qui donne sur la rue. Une rue passante, trop passante, ou rien ne laisse supposer que l'on pourrait s'y arrêter. Aucune boutique, pas d'entrée de maison, pas de café, juste une rue passante. Et entre deux longs murs une vieille grille en fer forgé, avec de jolis entrelacs, pouvant laisser passer un chat. Il en vient un de temps en temps, visitant les lieux comme on visite son royaume, vérifiant que tout est bien en ordre, sans y séjourner car il n'y a là qu'un bout de jardin sans abri, avec un peu de terre à retourner. Deux vieux arbres, un frêne et un châtaigner, plantés là par la providence, voisins l'un de l'autre à perpétuité. Sûrement, leurs racines s'entremêlent et échangent en permanence de subtiles messages. Ils ont d'ailleurs le même air renfrogné. Les branches se disputent l'espace autour de leur tronc, levant les bras au ciel dès qu'elles le peuvent, ouvrant leurs doigts aux mille feuilles pour cueillir les rayons du soleil. Le lierre les a enlacées toutes d'une étreinte définitive. J'aime surtout regarder le lierre, ses entrelacs, ses jolies feuilles aux tons de vert  variés. 

Personne n'entre plus dans ce jardin.
Seulement mon cœur, qui se rafraîchit et oublie le monde, et qui rejoint en douce l'autre monde... 
Je reste  là, le front contre la grille, les mains accrochées à elle. Soudain, l'orage gronde et emporte mon cœur dans un éclair de joie.  
Il est parti si haut que je ne le vois plus. Il faudrait que je le rattrape. Mais c'est trop tard. 
Je le laisse devenir ce jardin, ce lierre amoureux qui enlace ardemment ses branches. Ces feuilles folles qui tourbillonnent au vent, emportées jusqu'aux cieux. Je le laisse éclater de rire de ce vol vertigineux. Je n'existe plus. Mourir, c'était donc ça. 
Je suis un petit jardin ébouriffé par le vent du printemps. 

samedi 12 août 2017

Pourquoi gardez-vous de l'amour pour vous-mêmes?



Puisque vous avez vu cette source,pourquoi ne pas vous être transformés en eau?
Puisque vous avez vu cet Ami proche, pourquoi gardez-vous de l'amour pour vous-mêmes?
Puisque vous vous trouvez chez le vendeur de sucre, pourquoi cet air amer?
Puisque vous êtes plongés dans la source de vie, pourquoi êtes-vous desséchés, misérables?
Ne vous obstinez pas ainsi, ne vous enfuyez pas loin du bonheur:
Quelle possibilité de fuite avez-vous pris que vous êtes au piège du filet?
Vous êtes captifs d'un filet auquel vous ne pouvez échapper,
Cessez de vous débattre, cessez de vous débattre! Ne restez pas obstinés;
Pareils à la phalène qui sacrifie sa vie; brûlez-vous à cette flamme.
Pourquoi dépendre de vos compagnons? Pourquoi vous attacher à votre prison? 
Consumez-vous dans cette flamme, illuminez votre cœur et votre âme,
Revêtez-vous d'un corps nouveau quand vous aurez rejeté l'ancien.

Hz Mevlânâ
Djâlâl Od Dîn Rûmî
Ôdes Mystiques/ 638
Est-ce qu’il n’y a pas le besoin de rembourser la dette spirituelle contractée auprès du maître ?


Véronique Desjardins: 

"Absolument ! D’abord on est redevable de la vie, ce que les bouddhistes appellent ce précieux corps humain. Mais surtout, si on a la chance de croiser un maître et de vivre une transformation, on est dépositaire d’une richesse qu’on ne peut pas garder pour soi seul. Vient le moment de partager ce trésor. Il y a différentes façons de le faire. Cela peut être une nouvelle manière d’entrer en relation avec les autres, d'être une lumière dans leur destin. J’ai un souvenir très fort à cet égard. Un jour, dans le centre tibétain de Karma Ling, nous étions nombreux dans le temple à attendre le dalaï-lama qui devait donner des enseignements. Soudain, il est arrivé et par la simple manière dont il est entré, dont il s’est tourné avec chaleur vers chacun, toute l’atmosphère a été changée. Voilà un être qui a le pouvoir, simplement en apparaissant, d’ouvrir les cœurs, de vous remplir de joie. Nous ne sommes pas des dalai-lamas mais, chacun à notre niveau, que pouvons-nous faire, dans notre sphère d’action, pour être des facteurs de guérison du monde et non pas d’aggravation de la maladie du monde ? Ce critère, cher à Arnaud, est tellement simple."

Trouvé avec bonheur dans le blog  Phytospiritualité


L'Esprit d'Eveil actif.



De même quel'on fait la différence 
Entre vouloir partir et partir effectivement,
Le sage comprendra cette différence
Dans le bon ordre.

De l'esprit d'éveil en aspiration naissent
De grands fruits même dans le Samsâra,
Mais non un flot de mérites ininterrompu
Comme en produit l'Esprit d'Eveil actif.

Shântideva
Bodhicaryâvatâra
La Marche vers l'Eveil