jeudi 30 novembre 2017

Zekai Dede - Allah emrin tutalım





Allah 
Soyons à tes ordres
Plongeons dans ta miséricorde
Chantons comme le rossignol
Allah Allah
Toi le Généreux
Le Compatissant
Allah




mercredi 22 novembre 2017

L'Amour Divin à Konya






Je suis partie avec mon amie K. dans la ville de Konya en Turquie pendant trois jours. Nous y  avons vécu une chose que nous pouvons appeler "nettoyage intérieur", ou  "Pulvérisation dans l'amour". Je ne trouve pas vraiment les mots, je vais les chercher en écrivant..Comme le dit mon amie K., "Il nous veut propres, Sylvie!"..

Nous avons dépassé nos différents et différences, et retrouvé le chemin de l'entente cordiale le plus souvent possible. Nous sentions en même temps une douceur et une tendresse s'installer en nous et autour de nous.

C'est alors qu'est apparu une femme âgée nommée Nârîn, Elle priait en même temps que nous dans la mosquée de Shems qui était juste en face de notre petit hôtel. C'était la prière du matin. Au lieu de prier en regardant droit devant elle, elle tournait tout le temps la tête vers nous en souriant ou riant.. Ce qui eu pour effet de faire pleurer mon amie K... La prière terminée, nous nous levâmes toutes. Cette femme s'approcha de nous, et elle prit instantanément K. dans les bras. K. pleura tant et tant, consolée par une vraie mère divine. Cela dura longtemps. Puis.. nous découvrîmes qui était cette femme, Nârîn (prononcer Narine).

Elle n'a pas d'enfant, en a perdu un premier il y a très longtemps quand celui-ci avait treize jours. Son mari est décédé aussi. Lui et elle tombèrent malades l'un après l'autre. Elle fut à moitié paralysée, mais s'en remis presque totalement. Elle parle difficilement, et sa main droite ne peut pas beaucoup bouger. Chez elle , un "second mari" la seconde pour des repas (si j'ai bien compris).. "Je n'ai plus qu'Allah!" dit-elle pour conclure. Mais ce n'étais pas triste ni plaintif..

Ce qu'il y avait d'extraordinaire était sa capacité d'émerveillement.Et nous fûmes, à notre grande surprise, des sujets d'émerveillement pour elle. Mais ce n'était pas une seule fois. C'était à chaque instant! Elle semblait à chaque instant nous découvrir pour la première fois! Elle tournait la tête vers l'une, puis vers l'autre, et riait, s'exclamant: "Ma beauté! ".. "Ma beauté!"

Nous ne la quittions pas. Nous lui offrîmes des repas. c'est elle qui nous guidait. Puis nous allâmes ensemble devant la tombe du Maître de Cheikha Nur, notre cher Şefik Can Dede. Et enfin, de l'autre côté de la route, le tombeau de Hz Mevlânâ Rûmî... 

Nous fîmes ensemble toutes les prières , dans toutes les mosquées où nous passions. Nous nous retrouvâmes le lendemain, et le surlendemain. Puis nous repartîmes à Istanbul. 

Elle nous emmena sur la tombe de Mohammed Ikbal, que je n'aurais jamais vue si elle n'avait pas été là. Elle priait, priait sans cesse, avec sincérité, simplicité. Mon amie me dit "En fait, on n'a que ça à faire sur cette terre, prier du matin au soir!".. J’acquiesçais, presque ennuyée que cela soit vrai!

Nârîn continuait de nous étonner. Une armée de touristes chinois visitait la ville..Nârîn leur envoyait des baisers en riant, les appelant "Mes beautés! Mes beautés!". Elle offrait des bonbons à tout le monde. Les chinois prirent quelques photos.. 

Le dernier jour, nous avons eu du mal à nous retrouver. C'était le vendredi. Nous nous étions retrouvées à la prière du matin à la mosquée de Shems (où se trouve la tombe de Shems de Tabriz), mais impossible d'entrer dans la mosquée pour la prière de midi: les hommes, installés dehors en grand nombre sur leurs tapis de prière, bloquaient l'entrée. Nârîn était probablement déjà à l'intérieur de la mosquée. nous ne pensions pas qu'il fallait venir aussi longtemps à l'avance.
Nous décidâmes de prier plus tard et nos pas nous menèrent tout doucement vers le tombeau de Hz Mevlânâ Rûmî. J'étais en prières devant la tombe du Sultan des Amoureux, lorsque mon amie m'appela "Sylvie! Sylvie! Regarde qui est là!".. C'était Nârîn... Nous nous retrouvâmes dans la joie.. Quel bonheur ces retrouvailles devant notre Bien-Aimé Rûmî, tellement vivant et présent, voyant tout, connaissant chaque battement de cœur. 

Un jeune gardien, Murat,  dont la fonction était de surveiller les abords de la tombe de Rûmî, connaissait Nârîn et nous reconnaissait à chaque fois que nous venions; il nous offrit un chapelet violet à chacune.. Un chapelet tout simple mais qui devint soudain si précieux! Car il était parmi d'autres chapelets devant la tombe de Rûmî. Nous l'emportâmes sur notre cœur.

Ce fût le moment des adieux. Nârîn versa des larmes à  notre départ. Puis elle s'éloigna rapidement..
Je suis restée longtemps imprégnée de sa présence, son regard lumineux me transperçant, m’inondant de lumière.

Je remercie du fond du cœur mon amie K. qui décida de venir en Pèlerinage à Konya, et que j'ai désiré accompagner. Elle était chez moi à Istanbul pour pouvoir rendre visite à Cheikha Nur. C'est comme si pour elle, et pour moi, le chemin devait se poursuivre jusqu'à la Source, à Konya. Sans cet Amour divin, infiniment disponible, d'une nature telle qu'aucune blessure, aucune épreuve ne peut l'atteindre, cette vie ne serait tout juste pas supportable. Nous repartîmes avec cette évidence dans le cœur..

Je prie Dieu pour qu'il me garde sur le chemin des amoureux. Gratitude. 

mardi 21 novembre 2017

Les étincelles de Christian Bobin (5) Cycle de 5 émissions



Merci Dominique

"Nous sentons et nous éprouvons que nous sommes éternels."
Spinoza

"Le bon-sens, c'est juste épouser ce qu'on voit."
Christian Bobin

" Je ne crois plus, mais je vois et j'expérimente."
Frère Laurent de la Résurrection.