mardi 18 avril 2017

Jeanne de Vietinghoff





...C'est d'abord une rencontre avec un livre, prêté par une amie; un livre "précieux" qui avait souffert , et que lui avait offert son père. Je le lui rendis après l'avoir photocopié , car d'habitude je recopie à la main quelques extraits ... et là , impossible , je voulais recopier le livre en entier ...

 Avant de vous en livrer quelques extraits qui m'ont particulièrement touchée , je vous présente Jeanne:

Jeanne Bricou (future Baronne de Vietinghoff) s'est liée d'amitié avec Fernande Cartier de Marchienne (future Mme de Crayencour) lors de leurs années au couvent bruxellois. Elles ont fait serment de s'occuper des enfants de l'autre si quelque chose de grave devait arriver à l'une d'elles. Toutes deux se marient et sont enceintes en même temps. Jeanne vit à Paris, Fernande est toujours en Belgique.

L'amie meurt toutefois en couches et Jeanne assume une sorte de parrainage auprès de l'orpheline de mère qu'est Marguerite de Crayencour, cela dans la mesure où la distance le permet. 
Ces circonstances et le rayonnement exceptionnel de Jeanne font d'elle une idole pour Marguerite, une "mère de rêve". Elle l'imite, se met elle aussi à écrire et deviendra célèbre sous le nom de Marguerite Yourcenar.

Ceci est une simple présentation... Il faut lire ce qu'en écrit Marguerite de Yourcenar , en particulier lorsque sa "deuxième mère " meurt , ce que cela provoque en elle ..  

Et voici des extraits de :



" L'Intelligence du Bien" , 
de Jeanne de Vietinghoff:

"La présence du bien reposant dans la nature est le bonheur primitif ; le développement du  bien est la rupture avec la nature , donc la souffrance ; le fruit du bien est un retour à la nature , à une nature cent fois agrandie , c'est l'harmonie .

Cette harmonie se forme à notre insu par le devenir du bien qui germait en nous , en sorte que nous nous trouvons un jour posséder naturellement ce que nous avions essayé de produire artificiellement par notre obéissance aux lois extérieures . Aussi est-ce vers ce seul devenir que va désormais se tourner notre attention; nos efforts seront consacrés à retrouver en nous la vie enfantine, à  la débarrasser de tous ses gestes dénaturés et à lui donner l'espace nécessaire, à sa croissance et à son développement . Car ici nous avons le devoir de sacrifier et le droit d'enfreindre tout ce qui met obstacle à l'éclosion de la vie nouvelle, fût-ce l'aspiration la plus légitime ou la loi la plus pure. L'ordre intime est impétueux, et c'est de notre obéissance à cet ordre que dépendra notre vie éternelle."         


"Le bien n'est pas un modèle accompli , mais une puissance en devenir. De tout temps, ses étapes progressives furent marquées par la venue des précurseurs qui, se détachant de la foule, s'avancèrent seuls au devant des lueurs nouvelles. L'humanité fit alors un nouveau pas en avant.

De même, le bien dans le cœur de l'homme, ne peut suivre qu'une marche lente et presque imperceptible ; notre esprit a beau concevoir l'idéal , notre volonté le poursuivre , pour le vivre nous devons attendre que notre âme éprouvée ait acquis une force , une grandeur , une pureté capables de le réaliser en elle. Dès que nous voulons précipiter son évolution, en acceptant une vérité toute faite, en pratiquant une vertu qui nous dépasse, nous nous corrompons infailliblement .

Ce que nous oublions trop souvent, surtout dans nos rapports avec nos frères, c'est de tenir compte du degré de leur développement et de la patience que nous devons au progrès du bien. Demandons à chacun d'être vrai dans la phase qu'il traverse, mais n'exigeons rien de plus "

                                    Jeanne de Vietinghoff  

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